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Élimination des spores du pommier

 

Bien que l’ozone (O 3 ) soit un bactéricide et fongicide bien connu, la dose d’ozone requise peut dépendre de manière significative des agents pathogènes ciblés. La présente recherche évalue la variation de la sensibilité à l’ozone de trois espèces fongiques d’un même groupe fongique.

Les trois espèces fongiques sélectionnées, Venturia inaequalis , Botrytis cinerea et Neofabreae alba , appartiennent au groupe des Ascomycota et attaquent les pommes. Les champignons ont été exposés à l’ozone par barbotage directement dans les solutions de spores (la période de traitement variait de 0,5 à 4 min, la concentration d’ozone dans le gaz d’admission variait de 1 à 30 g/m 3). Les taux de germination ont été déterminés et le niveau de peroxydation de la membrane lipidique a été quantifié sur la base de la production de malondialdéhyde (MDA).

Les résultats indiquent que l’ozone réduit efficacement le développement des spores et suggèrent que les champignons diffèrent en termes de sensibilité. Pour réduire de 50 % le taux de germination des spores de N. alba , B. cinerea et V. inaequalis , il faut des doses d’ozone de 0,01, 0,03 et 0,07 mg/ml, respectivement. La sensibilité des spores semble être directement liée à la surface des spores. Pour toutes les espèces fongiques, le niveau de MDA et le niveau d’inactivation des spores augmentent tous les deux avec la dose d’ozone, ce qui confirme que l’ozone altère la membrane cellulaire.

Le but de cette étude était de comprendre les différentes sensibilités à l’ozone de trois espèces de champignons. Bien que l’ozone inactive les trois spores fongiques Ascomycota considérées dans cette étude, la sensibilité à l’ozone varie selon l’espèce en fonction de la taille et de la morphologie des spores. La production de MDA et le niveau d’inactivation des spores augmentent avec la dose d’ozone.

L’ozone réagit initialement principalement avec la surface des cellules organiques via le mécanisme de Criegee, conduisant à la production de malondialdéhyde (MDA). Le MDA est produit notamment par l’action de l’ozone sur les phospholipides membranaires polyinsaturés, et sa quantification met en évidence le degré de peroxydation des phospholipides membranaires. Pour les trois espèces fongiques étudiées, la concentration en MDA augmente à partir de la plus faible dose d’ozone. Ainsi, l’ozone oxyde les phospholipides membranaires. L’altération des phospholipides, l’un des constituants majeurs de la membrane plasmique, entraîne la fragilisation de la surface cellulaire et conduit à sa fluidité. Les présents résultats montrent la possibilité et la nécessité de déterminer avec précision la dose requise.

 

Lire l’étude en entier : Ozonation of three different fungal conidia associated with apple disease: Importance of spore surface and membrane phospholipid oxidation.